quinta-feira, 16 de junho de 2011

Alain-Fournier et "Le Grand Mealnes"

La biographie d'Alain-Fournier

1) L'enfance et l'adolescence ( 1886-1904)

Henri-Alban Fournier est né le 3 octobre 1886 à la Chapelle-d'Angillon, au nord du département du Cher. Fils d'instituteurs, il passe son enfance en Berry. Après cinq années passées à Marçais, près de Saint-Amand-Monrond, son père est nommé en 1891 à l'école d'Epineuil-le-Fleuriel au sud du département. Le futur Alain-Fournier - c’est en 1907 qu’il prendra ce demi-pseudonyme littéraire pou se distinguer - y sera son élève jusqu'en 1898, avant d'entrer en sixième, comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris, où il restera trois ans.

En 1901, songeant à devenir marin, il rentre en seconde au lycée de Brest pour préparer l'Ecole Navale. Mais il y renonce au bout d’un an et vient, en janvier 1903, passer son baccalauréat au lycée de Bourges.

En octobre 1903, Henri Fournier va préparer l'Ecole normale supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. C'est là qu'il rencontre Jacques Rivière, jeune bourgeois bordelais qui devient son meilleur ami.

A partir de 1905, ils échangeront jusqu'en 1914 une importante et passionnante correspondance. Jacques deviendra , en 1909, son beau-frère en épousant Isabelle Fournier, de trois ans plus jeune que son frère.

Cette photo d’Alain-Fournier, sans doute l'une des plus connues,
a été prise en septembre 1905 à la Chapelle d'Angillon .
Alain-Fournier a alors près de 19 ans.



2) La rencontre ( 1905-1909)

Le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, Henri Fournier, étudiant au lycée Lakanal de Sceaux, vient de visiter le « Salon de la Nationale » au Grand Palais. En descendant l'escalier de pierre, son regard croise celui d'une jeune fille blonde, élégante, élancée, une vieille dame appuyée à son bras. Il la suit jusqu’au Cours-la-Reine, puis sur un bateau où elle s'embarque ; il la suit à distance jusqu'à sa maison du boulevard Saint-Germain. Il revient plusieurs fois sous ses fenêtres les jours suivants.

Un samedi soir de grande averse éclatante, il a pu apercevoir derrière la vitre le visage de la jeune fille, souriant de le retrouver là. Le lendemain matin, dimanche de la Pentecôte, il revient en uniforme de collégien, et la jeune fille sort de cette maison, vêtue d’un grand manteau marron. Avant qu'elle ne prenne le tramway, il l'accoste et murmure : « Vous êtes belle ». Elle hâte le pas, il monte derrière elle jusqu'à l'église Saint-Germain-des-Prés. A la sortie de la messe, il ose l'aborder à nouveau et c'est « la grande, belle, étrange et mystérieuse conversation » entre deux êtres qui, jusqu'au pont des Invalides vont laisser vivre leur rêve. Au coin du Pont de la Concorde, elle lui demande son nom, qu’il lui dit. Elle hésite une seconde , puis « le regardant bien droit, pleine de noblesse et de confiance elle dit fièrement : Mon nom ? je suis mademoiselle Yvonne de Galais. »

Mais elle répète : « A quoi bon ? à quoi bon ? », frémissante comme une hirondelle qui déjà tremble du désir de reprendre son vol ; elle lui défend de la suivre. Il la regarde s’en aller ; elle se retourne vers lui qu'elle vient de quitter et, une dernière fois, elle le regarde longuement.

Cette rencontre, dont il a noté tous les détails, dès les jours suivants, va déterminer la vie entière d'Alain-Fournier. Il la transposera presque littéralement dans Le Grand Meaulnes. Pendant huit ans, l’auteur s'efforcera de raconter son histoire en l'associant à ses plus chers souvenirs d'enfance.

En mai 1906, le jour anniversaire de leur rencontre, Alain-Fournier guette vainement la jeune fille et confie le soir même à Jacques Rivière : « Elle n'est pas venue. D'ailleurs fut-elle venue, qu'elle n'aurait pas été la même ». Cette année-là, il échoue au concours d'entrée à l'Ecole Normale.

En juillet 1907, au terme d'une ultime année préparatoire au lycée Louis-Le-Grand, il échoue de nouveau à l'Ecole Normale. Le lendemain, il apprend qu'Yvonne de Quiévrecourt est mariée depuis l’hiver précédent. Il va passer une quinzaine de jours de vacances à Cenon dans la famille de son ami Jacques, qu’il reçoit ensuite à La Chapelle d’Angillon.

A partir d’octobre 1907 et jusqu’en septembre 1909, il fait son service militaire, d’abord à Vincennes et à Paris : après le peloton d'élève-officier à Laval, il est nommé sous-lieutenant à Mirande (Gers). Toujours hanté par le souvenir d'Yvonne, il écrit quelques poèmes et essais qui seront repris plus tard sous le titre Miracles.

Yvonne de Quiévrecourt est née en 1885 à Paris. Le 1er juin 1905, jour de l'Ascension, elle croise Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans, qui descend les marches du Petit Palais.

Le 17 octobre 1906, elle épouse un médecin de marine Amédée Brochet de Vaugrigneuse; un mariage de raison souhaité par son père.



3) Le Grand Meaulnes (1910 -1913)

Après son service militaire, Alain-Fournier cherche un emploi, il trouve en avril 1910 un poste de rédacteur à Paris-Journal. Il a une liaison avec Jeanne Bruneau, une modiste de la rue Chanoinesse, originaire de Bourges. Il se donne tout entier à elle, mais elle ne le comprend pas. Le 19 Octobre 1910 il écrit à Jacques et sa sœur : « C'est fini ». Ils se reverront pourtant et la rupture définitive ne se produira qu'au mois d'avril 1912. Alain-Fournier confiera dans sa correspondance : « J'ai fait tout cela pour me prouver à moi-même que je n'avais pas trouvé l'amour. »

A partir de 1910, Alain-Fournier, installé rue Cassini, se met pour de bon à l'écriture du Grand Meaulnes. En 1912, il quitte la rédaction de Paris-Journal, devient le secrétaire de Claude Casimir-Perier avant d'entamer avec la femme de ce dernier la célèbre actrice madame Simone, de son vrai nom Pauline Benda, une liaison orageuse.

Début Août 1913, huit ans après la rencontre du Grand Palais, grâce à l'entremise de Jeanne de Quiévrecourt, sa sœur , Alain-Fournier rencontre une dernière fois Yvonne Brochet, désormais mère de deux enfants. Il la quitte donc pour toujours et revient vers Simone.

Achevé au début de 1913, Le Grand Meaulnes paraît d'abord dans La Nouvelle Revue Française (de juillet à octobre 1913), puis en volume chez Emile-Paul. Sélectionné pour le prix Goncourt, le roman obtient 5 voix au dixième tour de scrutin. Pourtant au onzième tour, c'est Le Peuple de la Mer de Marc Elder qui aura le Prix Goncourt.



4) La guerre, la Mort ( 1914)

Le Lieutenant Fournier en 1913 aux manoeuvres de Caylus
"collection particulière droits réservés"

Au début de 1914 Alain-Fournier ébauche une pièce de théâtre, La Maison dans la forêt, et commence un nouveau roman, Colombe Blanchet, qui restera inachevé.

Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août 1914, Alain Fournier rejoint le front de Lorraine comme lieutenant d'infanterie. Le 22 septembre 1914, il est porté disparu au sud de Verdun, dans les Hauts-de-Meuse. Il n'avait pas encore vingt-huit ans. Ses restes n’ont été découverts qu’en mai 1991 dans une fosse commune où les Allemands l'avaient enterré avec vingt de ses compagnons d'armes. Identifié six mois plus tard, son corps est maintenant inhumé dans le cimetière militaire de Saint-Remy-la-Calonne (Meuse).


postado por Reinaldo "guaxe" Santana

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