terça-feira, 14 de junho de 2011

Littérature Québécoise

La littérature québécoise est principalement une littérature francophone (comme la littérature française), mais également existante dans d'autres langues comme l'anglais, produite au Québec ou par des Québécois.

Historique
L'époque coloniale (1534–1763)
Il  n'y a pas à proprement parler de littérature et, encore moins de littérature  québécoise, à l'époque de la Nouvelle-France. Par contre, tous ces  écrits qui relatent la découverte et la fondation sont primordiaux. «Comme membre d'un peuple, on n'arrive jamais au début du film; le récit des événements est déjà en cours. On doit lui trouver un sens avant de conter sa propre histoire. (Charles Taylor, «De la nation culturelle à la nation politique» Le Devoir, le 19 juin 1999) Comment pourrions-nous comprendre où nous sommes rendus si nous ignorons d'où nous venons? Comme on le verra, la rencontre entre les Français et les Amérindiens constitue un premier jalon essentiel de l´ histoire canadienne. On verra aussi que les Français, au fil des ans, deviendront des «François canadiens».
Littérature de la Nouvelle-France. Aux XVIe et XVIIe siècles, les colonies de la Nouvelle-France sont très peu peuplées. La majorité des Français qui viennent en Amérique sont des visiteurs qui repartent sans s'y établir. Les marchands contractés par la France pour le transport des colons ne respectent pas les termes de leurs contrats. Ce n'est qu'à partir de 1663 que de véritables politiques de peuplement sont élaborées. Pour ajouter à tous ces malheurs, l'imprimerie sera inexistante durant toute la période du régime français. Voici quelques auteurs, et certains de leurs ouvrages, qui ont du moins séjourné en Nouvelle-France puis écrit sur celle-ci :
  • Jacques Cartier (1491-1557) : Discours du voyage fait par le capitaine Jacques Cartier aux Terres Neuves du Canada (1598) ;
  • Samuel de Champlain (-1635) : Les Voyages de la Nouvelle-France Occidentale dite Canada, faite par le Sieur de Champlain, de 1603 à 1629 (1632) ainsi que Des Sauvages ou Voyage de Samuel de Champlain de Brouage fait en la Nouvelle-France en 1603 (1603) ;
  • Marie de l'Incarnation (1599-1672) : Des Lettres publiées de 1625 à 1671 et deux Relations en 1633 et en 1653-1654 ;
  • Marc Lescarbot (1570-1630) : Les Muses de la Nouvelle-France (1609) ;
  • Frère Gabriel-Théodat Sagard : Histoire du Canada (1636) ;
  • Baron de La Hontan (1666-1715) : Dialogues avec un Sauvage (1703) ;
  • Père Charlevoix (1682-1761) : Histoire de la Nouvelle-France (1744) ;
  • Père Joseph-François Lafitau (1681-1746) : Mœurs des Sauvages américains comparées aux Mœurs des premiers temps - 4 volumes (1724-1732) ;
  • Pierre Boucher (1622-1717) : Histoire naturelle des mœurs et productions du pays de la Nouvelle-France (1664) ;
  • Nicolas Perrot (1643-1717) : Mémoire sur les mœurs, coutumes et religions des Sauvages de l'Amérique septentrionale (1864) ;
  • Nicolas Jérémie (1669-1732) : Relation du Détroit et de la Baie d'Hudson ;
  • Sœur Saint Ignace (1650-1723) : Histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec ;
  • Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) : Mémoire de Bougainville sur l'état de la Nouvelle France à l'époque de la guerre de sept ans (1757) ;
  • Les Relations des Jésuites furent écrites par les Pères Paul Lejeune, Barthélemy Vincent, Jérôme Lalemant, Paul Ragueneau, Saint Jean de Brébeuf, etc. et décrivent les récits jusqu'en 1672.
Le projet national (1763-1895)
Le patriotisme teinte de façon marquée toute la littérature du XlXe siècle et, dans une moindre mesure, celle du début du XXe siècle. Après la Conquête, les Canadiens français sont menacés de disparition. Ils doivent démontrer qu'ils méritent de survivre. Pour ce faire, ils vont exalter les vertus héroïques des ancêtres (soldats, religieux et coureurs des bois), les liens privilégiés qui les unissent à la «grande» tradition culturelle française.
Plusieurs écrits de facture patriotique paraissent dans les journaux au début du XIXe siècle. Après la Rébellion des patriotes (1837) fleurira la «véritable» littérature patriotique. En effet, au début des années 1860, dans le sillage de François-Xavier Garneau et d'Octave Crémazie, un mouvement (l'École patriotique de Québec) se consacrera à célébrer patrie et religion, l'une n'allant pas sans l'autre. Après la fondation de l'École littéraire de Montréal (1895), le thème perd de la vigueur même s’il demeure très vivant, entre autres dans l’entourage de Lionel Groux et de L’Action française.
Il ne serait pas exagéré de dire que le thème s'est grandement transformé depuis (dans les années 1950, on parlait des «poètes du pays»; aujourd'hui, on emploie l'expression «littérature identitaire») sans jamais disparaître du paysage littéraire québécois.
Le XIXe siècle est marqué alors par l'apparition des premières véritables œuvres littéraires réalisées par des Québécois. Tout le siècle est marqué par la littérature à caractère patriotique, particulièrement dans la deuxième moitié. C'est Philippe Aubert de Gaspé, fils, qui aura l'honneur d'écrire et de faire publier le premier roman québécois, en 1837. Son roman devait avoir pour titre L'influence d'un livre, cependant l'abbé Casgrain changea le titre pour Le chercheur de trésor et censura les mots «amour» présents dans le roman par les mots «amitié». De plus, François-Xavier Garneau écrivit à cette même époque Histoire du Canada.
Le conflit de la modernité
L'influence parisienne (1895-1930)
Le régionalisme (1900-1930)
Du régionalisme à la grande noirceur (1930-1960)
Au sens strict, la grande noirceur désigne la période qui s’étend de 1945 à 1959. Nous allons prendre une certaine liberté avec l'Histoire et lui donner une extension.
Pour nous, la grande noirceur débute avec la Crise économique et se termine avec la Révolution tranquille. Maurice Duplessis en est la figure dominante. Cette période doit son appellation peu flatteuse au climat qui règne, à l'atmosphère qui étouffe les éléments les plus progressistes de la société. Il faut comprendre que l'idéologie de conservation, née au milieu du XlXe siècle, continue de sévir au Québec.
Si plusieurs spécialistes considèrent que cette idéologie a permis d'assurer la survivance, ils ajoutent du même souffle  qu'elle s'est maintenue au-delà du temps nécessaire et qu'elle a constitué au fil du temps un frein au développement du Canada français.
Les artistes, qui voudront sortir le moindrement des sentiers battus, plus souvent qu'autrement seront remis sur le droit chemin, forcés de s'exiler ou, pis encore, ignorés. Malgré toutes les embûches, une certaine forme de contestation fera son nid et sèmera les germes de la Révolution tranquille
Manifestes : Prisme d'yeux (1948) ; Refus global (1948)
La revendication de l'autonomie (1960-1970) Les années 1960 vont bouleverser de fond en comble la société québécoise, aussi bien les institutions que les individus. Désormais perméables aux modes et idéologies venues des États-Unis et de l'Europe, débarrassés enfin du poids de la conservation à tout crin, les «Québécois» vont procéder à la grande liquidation d'un passé et de ses idoles.  S'affirmer plutôt que conserver, explorer plutôt qu'assurer, jouir plutôt que subir, profiter plutôt qu'attendre, voilà en quoi consiste l'esprit de renouveau qui donnera lieu à la Révolution tranquille. Et les artistes seront tout à la fois les principaux concepteurs et les plus chauds diffuseurs de ce nouvel esprit, de ce «début d'un temps nouveau».  Auteurs:Gaston Miron, Réjean Ducharme, Hubert Aquin, Marie-Claire Blais, Jacques Ferron, Jacques Poulin, Roch Carrier, Georges Dor, Jacques Godbout, Michel Tremblay, Jacques Renaud, Victor-Lévy Beaulieu, André Major, Jacques Brault, Paul-Marie Lapointe, Gatien Lapointe, Paul Chamberland, Fernand Ouellette, Roland Giguère, Alphonse Piché, Jean-Guy Pilon, Françoise Loranger, Jean-Claude Germain, Jean Barbeau, Michel Garneau, Fernand Dumont, Pierre Vadeboncœur, Pierre Vallières, Jean Bouthillette
L'avant-garde (1970-1980)
Le décentrement littéraire (depuis 1980)  Les années 1980 constituent une période de transition. D'une part, toute une approche initiée dans les années 1960 se poursuit : rejet des formes littéraires traditionnelles, recherche de nouveaux moyens d'expression. D'autre part, à l'orée du nouveau millénaire, plusieurs interrogations nouvelles surgissent qui remettent en cause la période précédente : rejet de l'obligation d'inféoder la littérature à la cause nationale, impasse de la modernité, place des jeunes dans cette société de «baby boomers»... Le Québec est entré de plain-pied dans l'ère du postmodernisme. Finies les belles certitudes d'hier! Sur les plans individuel et collectif, les valeurs sont relativisées, voire les repères traditionnels s'effritent. Les artistes affichent leur esthétisme métissé, recyclent les grands courants du passé, interrogent la modernité... La littérature des années 1980 est plus difficile à décrire que celle des années antérieures. La raison en est double : d'une part, cette littérature est en train de se faire, ce qui nous empêche de la percevoir comme un ensemble fini; d'autre part, elle est de plus en plus diversifiée : elle n'a plus cette uniformité qu'elle pouvait présenter dans les années 1950, ou même au début des années 1960. Aussi vaut-il mieux se contenter de saisir les différentes tendances (plutôt que des courants) où elle s'est engagée ces dernières années.

UNE LITTÉRATURE QUI S'UNIVERSALISE

1990 (extrait) (Jean Leloup)
Mesdames et messieurs attention
Je vais vous faire une chanson
Le sujet en est ambitieux
De mon image je suis soucieux
En 1990, c'est l'heure des communications
[...]
Il y a des missiles Patriotes
Dirigés par ordinateurs
Sony, Fuji et Macintosh
Se culbutent dans les airs le rush
La guerre technologique fait rage
C'est un super méga carnage
Attention voilà les avions
Qui tirent c'est l'heure de l'émission
En 1990, c'est l'heure de la médiatisation
En 1990, c'est l'ère de la conscientisation

Fini les temps maudits du sport
Du jogging et de la cigarette
La preuve en est nos beaux soldats
Américains qui sont là-bas
Bronzés à la vitamine D
Nourris aux fibres équilibrés
Les morts qui seront faits là-bas
Seront en bonne santé, je crois
Les impôts du contribuable
N'ont pas été payés en vain
La preuve en est il est possible
De ne jamais rater sa cible
Si on connaît le vidéo
Si on se pratique le coco
Bientôt disponible bientôt
Koweit-Irak en Nintendo
En 1990 c'est l'ère de la socialisation
En 1990 c'est la démocratisation
[...]
Beaucoup d'écrivains des années 1980 vont refuser d'assujettir la littérature à la cause nationale. Alors que les écrivains des années 1960 s'étaient donné comme mission de fonder une littérature nationale, une littérature qui serait bien à nous, une littérature qui porterait notre signature, les écrivains des années 1980 considèrent que la littérature québécoise existe, que le temps des tergiversations est terminé et qu'il faut joindre la littérature universelle. Ils préfèrent laisser aux politiciens la défense des intérêts nationaux. Fini le joual à toutes les sauces, finie la problématique québécoise! On utilise dorénavant le français international et on s'intéresse à des thèmes qui sont ceux de tous les pays modernes : la solitude urbaine, le choc des cultures, les nouvelles familles, la spiritualité, les relations de couples, l'homosexualité, la drogue, le sida... Fait caractéristique, beaucoup de romans sont situés en dehors du Québec : les romans de Jacques Poulin, de Jacques Godbout, de Monique Larue se passent en Californie, ceux de Louis Gauthier nous transportent en Irlande ou en Angleterre... Au théâtre, on a adopté et joué plusieurs pièces étrangères, dont celles de Shakespeare. Le phénomène du best-seller est indirectement lié à cette tendance : dégagé de toute mission politico-sociale, le romancier peut laisser libre cours à son imagination et créer des romans où le plaisir prime sur la réflexion. En poésie, l'intimisme, qu'on avait peu vu depuis les années 1960, fait un retour en force. Le poète trouve son inspiration dans son monde intérieur : ses émotions, ses désirs et ses craintes, ses joies et ses peines, ses dégoûts et ses émerveillements, ses fantasmes, ses rêves... Tous les événements extérieurs sont filtrés à travers sa sensibilité, sa subjectivité. (Voir Marie Uguay, Hélène Dorion et Michel Beaulieu). Bref, les sources d'inspiration se sont grandement élargies dans les années 1980. Ne concluons pas pour autant que les œuvres créées ici n'ont plus aucun lien avec notre milieu; disons plutôt qu'il n'est plus de bon ton d'appuyer trop fortement sur la «couleur locale».

UNE LITTÉRATURE QUI CONTINUE À DÉFENDRE DES CAUSES

Plusieurs œuvres contiennent une dimension sociale importante. Des femmes aux prises avec des hommes qui refusent de changer (Laberge, Noël), des homosexuels dont l'intégration sociale ne va pas sans difficultés (Dubois, Bouchard, Chaurette), les ethnies qui essaient tant bien que mal de faire leur place dans le paysage culturel québécois (Fréchette, Kokis, Laferrière), voilà des problèmes qui seront abordés par les auteurs des années 1980. Un courant, porté par les jeunes romanciers (Mistral, Proulx, Hamelin, Lise Tremblay, Monette, Trudel...), va marquer cette époque. Parce qu'il s'inspire des difficultés de la jeunesse québécoise (diplômée sans emploi, vivant d'expédient) et parce que leurs romans sont très sombres, on va appeler «romans de la désespérance» ce mouvement. «Les personnages arpentent les artères de cette ville [Montréal] comme de véritables désœuvrés, de tavernes en bars, de bistrots enfumés en appartements sales et mal famés, dont ils sont familiers, à la recherche de leur propre visage.» (Aurélien BOIVIN, «Les romans de la désespérance» dans Québec français, printemps 1993, no 39, p. 97). Christian Mistral, dans son roman Vamp, définit ainsi cette «génération perdue» : «Les vamps brûlaient secrètement d'appartenir à leur temps, de l'enrichir et le marquer [...] Jaillis du dernier soubresaut du baby boom, ils voulaient de la place, ils voulaient du travail et du respect, le bout de l'ombre d'une chance. C'était les vamps qui coifferaient ce millénaire et entameraient le suivant dans la force de l'âge.»

UNE LITTÉRATURE MULTIETHNIQUE : LES AUTEURS MIGRANTS

Une dénatalité très marquée chez les «Québécois pure-laine», comblée par une immigration de plus en plus importante, est venue enrichir le paysage culturel québécois. À partir des années 1980, probablement en raison de la loi 101, plusieurs des «nouveaux arrivants» (on les appelle les «auteurs migrants») écrivent en français et peuvent ainsi apporter une nouvelle dimension à la culture francophone.  Comment vit un Québécois d'origine italienne ou portugaise? Qu'est-ce qu'un Québécois-Haïtien de Montréal pense des problèmes que traverse son ancien pays? Pour les nouveaux arrivants, le Québec est une terre d'accueil ou une terre d'exil? Dans quelle mesure se sentent-ils concernés par la problématique canadienne? On pense ici à Dany Laferrière, Sergio Kokis, Ying Chen, Marco Micone, Abla Farhoud, Wajdi Mouawad... Enfin, il ne faudrait pas oublier les Premières nations qui, depuis les années 70, commencent à faire sentir aussi leur présence (voir la page qui leur est consacrée).

UNE LITTÉRATURE POSTMODERNE 


Dans la foulée des années 1960 et 1970, certains écrivains (l'avant-garde) continuent d'explorer les nouveaux territoires de la création, même si «faire neuf» n'est plus un canon esthétique auquel il est impérieux de se soumettre. Il n'y a pas à proprement parler une esthétique postmoderne. L'auteur postmoderne recycle ce qui existe déjà : il remet au goût du jour d'anciennes modes, mélange les styles, les cultures, les registres...
Métissage et recyclage  L'idée la plus neuve du postmodernisme, c'est celle du métissage : métissage des époques (la nouveauté et la tradition), des cultures, des genres, des registres (populaire et recherché)... À l'heure de la mondialisation, les cultures s'interpénètrent, les modes cohabitent et il est de bon ton de rendre compte de ces différents mouvements migratoires. Ceci est particulièrement apparent dans la culture populaire. Par exemple, dans la «Musique du monde», on marie le rock et le folklore africain, québécois ou irlandais, les guitares électriques accompagnent de vénérables instruments. Et que dire du recyclage que les «DJ» font des disques «vinyle» et de la musique des années antérieures?
Citons quelques auteurs particulièrement inventifs, représentatifs du postmodernisme littéraire. Robert Lepage construit ses œuvres en puisant chez Vinci, Cocteau, Miles Davis, Hitchcock et utilise à profusion le multimédia... Dans Cabaret Neiges Noires, un collectif orchestré par Dominic Champagne, on rencontre Les joyeux Troubadours, Martin Luther King, Maria Casares, les numéros de cabarets succèdent au théâtre… Yolande Villemaire, dans La Vie en prose, mélange fiction et vie personnelle. Son livre tient à la fois du documentaire, de l'autobiographie, de l'essai et du récit. Et cette œuvre est assez déroutante pour un lecteur non initié : plusieurs narratrices prennent tour à tour la parole, on assiste à de longues conversations qui nous semblent pur bavardage... Le texte se présente comme une suite d'instantanés, comme un collage. Disons un mot du théâtre d'avant-garde (le Théâtre Repère de Robert Lepage, le groupe Carbone 14) dans lequel le texte n'est plus au centre de la création. On fabrique plutôt un spectacle visual.

«Certains étudient la voix, le jeu corporel, d'autres l'espace scénique, le langage scénographique et y intègrent des éléments visuels modernes comme la vidéo, la télévision, l'holographie. [...] Ainsi le jeu des comédiens se traduit parfois par des mouvements de danse et les dialogues deviennent de véritables chorégraphies. De plus, les éléments scéniques comme le décor, les objets, les costumes se voient animés, ils prennent la forme des personnages, ils en sont l'extension, la représentation, l'imaginaire comme si le décor était imaginé par les personnages plutôt qu'il ne leur servait de repères spatiaux ou temporels. L'éclairage et la musique, le recours à des écrans pour des projections vidéo, voire à l'holographie, transforment la scène en une multitude de scènes, fragmentent la représentation théâtrale en un ensemble visuel et sonore où les sens et les sensations du spectateur sont directement sollicités. Le théâtre devient spectacle tout en conservant un sens minimal du récit, d'une représentation élaborée à partir d'une mise en scène d'un récit. La recherche des formes d'expression nouvelles et la mise en question de toutes les composantes de l'acte théâtral caractérisent donc cette période.» (Micheline CAMBRON, La Littérature québécoise depuis 1960, p. 283-284)
La contestation de la culture

Autre idée importante pour les postmodernes, l'art doit appartenir à tout le monde. Fini le temps où il était l'apanage d'une élite, seule capable de fixer les canons du «bon goût». Plusieurs vont jusqu'à remettre en question la distinction qu'on établit entre la «grande culture» et la culture populaire : ainsi une B.D. serait l'égale d'un roman de Balzac, les Beatles pourraient se comparer à Mozart, les publicitaires pourraient réclamer le titre d'artiste, les vieilles bagnoles et Astérix côtoient les grands peintres dans les musées... 

Cabaret neiges noires 

L'écrivain postmoderne ne se prend pas au sérieux, refuse de jouer le rôle de l'écrivain porteur d'une inspiration créatrice. Il n'hésite pas à se mettre en scène, à se moquer de lui-même, de son œuvre ou de ses personnages, à désamorcer ses effets de style, à neutraliser l'émotion qui pourrait naître, bref à tout moment il invite le lecteur à ne pas se laisser prendre au jeu de la fiction (voir l'extrait de Mistral).
Le caractère ouvert de œuvre d'artEnfin, on peut observer le caractère ouvert de œuvre d'art. Comme on l'a vu, il est de bon ton de mélanger les styles, d'introduire des éléments de culture populaire dans des constructions savantes, de présenter une image éclatée de la société (plutôt qu'une image linéaire déterminée par un point de vue unique), de parodier l'image de l'écrivain, de raconter au coin de l'humour, toutes des caractéristiques qui ont pour effet d'offrir aux lecteurs plusieurs points d'ancrage, de lui permettre de choisir une lecture personnalisée de l'œuvre d'art.



LE CINEMA DES ANNEES 1980 À partir des années 80, notre cinéma délaisse quelque peu la «problématique québécoise» et aborde des thèmes plus universels. Par ailleurs, les cinéastes s'intéressent aux classiques de notre littérature : Les Plouffe, Maria Chapdelaine, Bonheur d'occasion, Les Fous de Bassan, Le Matou sont portés à l'écran avec plus ou moins de réussite. Enfin, disons que le cinéma, créé par des femmes (Anne-Claire Poirier, Léa Pool, Paule Baillargeon, Micheline Lanctot), a le vent dans les voiles.
Les films de Denys Arcand, de Jean-Claude Lauzon et de Robert Lepage ont connu du succès sur la scène internationale. Voici une liste des principaux films :
1979 Mourir à tue-tête (Anne-Claire Poirier)
1980 Les Bons Débarras (Francis Mankiewicz)
1982 Les Fleurs sauvages (Jean-Pierre Lefebvre)
1984 Mario (Jean Beaudin)
1984 La Femme de l'hôtel (Léa Pool)
1986 Le Déclin de l'empire américain (Denys Arcand)
1987 Un Zoo la nuit (Jean-Claude Lauzon)
1989 Jésus de Montréal (Denys Arcand)
1990 Une Histoire inventée (André Forcier)
1992 Léolo (Jean-Claude Lauzon)
1993 Le Sexe des étoiles (Paule Baillargeon)
1994 Eldorado (Charles Binamé)
1995 Le Confessionnal (Robert Lepage)
2003 Les Invasions barbares (Denys Arcand)
2003 Gaz bar blues (Louis Bélanger)


Littérature non-francophone
En plus de la littérature de langue française, des auteurs québécois ont publié des œuvres en langue anglaise, yiddish, hébreu, amérindiennes et inuit.
Parmi les auteurs de langue anglaise les plus connus se trouvent Hugh MacLennan, Mordecai Richler, Leonard Cohen, Mavis Gallant, Francis Reginald Scott, Irving Layton, David Homel, Neil Bissoondath et Yann Martel. Une association, la Quebec Writers' Federation, fait la promotion de la littérature québécoise de langue anglaise (ou traduite en anglais) et remet annuellement des prix récompensant des auteurs québécois. Cette littérature est souvent classée dans la littérature canadienne-anglaise.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Litt%C3%A9rature_qu%C3%A9b%C3%A9coise

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