quinta-feira, 16 de junho de 2011

Jean de La Fontaine et Charles Perrault

Ana Neri Maia

Jean de La Fontaine

           Jean de La Fontaine (8 juillet 1621 à Château-Thierry, 13 avril 1695 à Paris) est un poète français de la période classique dont l'histoire littéraire retient essentiellement les Fables et dans une moindre mesure les contes licencieux. On lui doit cependant des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d'opéra qui confirment son ambition de moraliste.
         Proche de Nicolas Fouquet, Jean de La Fontaine reste à l'écart de la cour royale mais fréquente les salons comme celui de Madame de La Sablière et malgré des oppositions, il est reçu à l'Académie française en 1684. Mêlé aux débats de l'époque, il se range dans le parti des Anciens dans la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes.
         C'est en effet en s'inspirant des fabulistes de l'Antiquité gréco-latine et en particulier d'Ésope, qu'il écrit les Fables qui font sa renommée. Le premier recueil qui correspond aux livres I à VI des éditions actuelles est publié en 1668, le deuxième (livres VII à XI) en 1678, et le dernier (livre XII actuel) est daté de 1694. Le brillant maniement des vers et la visée morale des textes, parfois plus complexes qu'il n'y paraît à la première lecture, ont déterminé le succès de cette œuvre à part et les Fables de La Fontaine sont toujours considérées comme un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française. Le fabuliste a éclipsé le conteur d'autant que le souci moralisant a mis dans l’ombre les contes licencieux publiés entre 1665 et 1674.


LA POULE AUX ŒUFS D'OR
   L'Avarice perd tout en voulant tout gagner.
            Je ne veux  pour le témoigner 
Que celui dont la Poule, à ce que dit la fable, 
Pondait tous les jours un œuf d'or.
  Il crut que dans son corps elle avait un trésor.
  Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable
  A celles dont les œufs ne lui rapportaient rien,
  S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien.
            Belle leçon pour les gens chiches : 
Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus
  Qui du soir au matin sont pauvres devenus
            Pour vouloir trop tôt être riches?




LE LION ET LE RAT
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux fables feront foi,
              Tant la chose en preuves abonde.
              Entre les pattes d'un Lion,
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
              Ce bienfait ne fut pas perdu.
              Quelqu'un aurait-il jamais cru
              Qu'un Lion d'un Rat eût affaire?
Cependant il avint qu'au sortir des forêts
              Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
              Patience et longueur de temps
              Font plus que force ni que rage.

 LE RENARD ET LES RAISINS 
Certain Renard gascon, d'autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut  d'une treille
          Des raisins mûrs apparemment,
          Et couverts d'une peau vermeille.
Le Galand (2) en eut fait volontiers un repas;
     Mais comme il n'y pouvait point atteindre:
Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.
          Fit-il pas mieux que de se plaindre?



LE LIÈVRE ET LA TORTUE
  
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
   Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage.
   Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point
   Si tôt que moi ce but. Si tôt ? Êtes-vous sage?
              Repartit l'Animal léger.
              Ma Commère, il vous faut purger
              Avec quatre grains d'ellébore.
              Sage ou non, je parie encore.
              Ainsi fut fait : et de tous deux
              On mit près du but les enjeux.
              Savoir quoi, ce n'est pas l'affaire ;
              Ni de quel juge l'on convint.
   Notre Lièvre n'avait que quatre pas à faire ;
   J'entends de ceux qu'il fait lorsque prêt d'être atteint
   Il s'éloigne des Chiens, les renvoie aux calendes,
              Et leur fait arpenter les landes.
   Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter,
              Pour dormir, et pour écouter
       D'où vient le vent, il laisse la Tortue
              Aller son train de Sénateur.
              Elle part, elle s'évertue ;
              Elle se hâte avec lenteur.
   Lui cependant méprise une telle victoire ;
              Tient la gageure à peu de gloire ;
              Croit qu'il y va de son honneur
       De partir tard. Il broute, il se repose,
              Il s'amuse à toute autre chose
       Qu'à la gageure. À la fin, quand il vit
   Que l'autre touchait presque au bout de la carrière, 
   Il partit comme un trait ; mais les élans qu'il fit
   Furent vains : la Tortue arriva la première.
   Eh bien, lui cria-t-elle, avais-je pas raison?
              De quoi vous sert votre vitesse?
              Moi l'emporter ! et que serait-ce
              Si vous portiez une maison?

LA CIGALE ET LA FOURMI
La Cigale, ayant chanté
                  Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse;
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j'en suis fort aise:
Et bien ! dansez maintenant.




 Charles Perrault
Charles Perrault, né le 12 janvier 1628 à Paris où il est mort le 16 mai 1703, est un homme de lettres français, resté célèbre pour ses Contes de ma mère l’Oye. Auteur de textes religieux, chef de file des Modernes dans la Querelle des Anciens et des Modernes, Charles Perrault fut l'un des grands auteurs du XVIIe siècle. L'essentiel de son travail consista en la collecte et la retranscription de contes issus de la tradition orale française. Il est l'un des formalisateurs du genre littéraire écrit du conte merveilleux.


Le Petit Chaperon Rouge

           Il était une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu'on eût su voir ; sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l'appelait le Petit Chaperon rouge. Un jour sa mère ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m'a dit qu'elle était malade, porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre Village. En passant dans un bois elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa, à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la Forêt. Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un Loup, lui dit : Je vais voir ma Mère-grand, et lui porter une galette avec un petit pot de beurre que ma Mère lui envoie.
          Demeure-t-elle bien loin? lui dit le Loup. Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c'est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, là-bas, à la première maison du Village. Eh bien, dit le Loup, je veux l'aller voir aussi ; je m'y en vais par ce chemin ici, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y sera. Le Loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s'en alla par le chemin le plus long, s'amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu'elle rencontrait.
          Le Loup ne fut pas longtemps à arriver à la maison de la Mère-grand ; il heurte : Toc, toc. Qui est là ? C'est votre fille le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. La bonne Mère grand, qui était dans son lit à cause qu'elle se trouvait un peu mal, lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra.   Le Loup tira la chevillette et la porte s'ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et

Le Maître chat ou le Chat botté
Résumé 
          À son décès, un vieux meunier laisse à ses trois fils l'intégralité de ses biens. L'aîné hérite du moulin, le cadet de l'âne, et le benjamin du chat. Sans un sou en poche et ne sachant que faire d'un tel cadeau, ce dernier songe à le manger mais le Chat s'avère doué de parole. Contre un sac et une paire de bottes, et avec beaucoup de ruse, l'animal est désormais déterminé à faire la fortune de son maître. Dans ce but, le Chat capture un lapin dans la forêt et l'offre au roi comme un cadeau de son maître, le « marquis de Carabas ». Il se met à amener ainsi régulièrement du gibier au roi, pendant plusieurs mois.
          Un jour, sachant que le roi et sa fille voyagent le long de la rivière, le Chat persuade son maître de retirer ses vêtements et d'entrer dans la rivière. Il cache les habits de son maître derrière un rocher, puis appelle à l'aide. Lorsque le roi arrive, le Chat explique que son maître, le « marquis de Carabas » s'est fait dépouiller de ses habits alors qu'il se baignait dans la rivière. Le roi offre de riches vêtements au jeune homme et l'invite à s'asseoir dans son carrosse aux côtés de sa fille qui tombe instantanément amoureuse de lui.
          Le Chat court en précédant le carrosse et ordonne aux gens qu'il rencontre tout au long de la route de dire au roi que cette terre appartient au marquis de Carabas. Il entre ensuite dans un château habité par un ogre qui est capable de se transformer en un grand nombre de créatures. L'ogre le reçoit aussi civilement qu'il le peut, et se transforme en lion pour prouver ses capacités, effrayant ainsi le Chat botté. Ce dernier lui demande alors s'il est capable de se changer en souris. Lorsque l'ogre s'exécute, le Chat botté lui saute dessus et le dévore. Le roi arrive au château qui appartenait à l'ogre, et, impressionné par les biens du « marquis de Carabas », offre la main de sa fille au petit meunier. Peu après, le Chat devient grand seigneur, et ne court plus après les souris que pour se divertir.
          Le conte est suivi de deux morales
« […] L’industrie et le savoir-faire valent mieux que des biens acquis »
« […] C’est que l’habit, la mine et la jeunesse, pour inspirer de la tendresse, n’en sont pas des moyens toujours indifférents ».

La Barbe bleue

Résumé

     Un homme nommé «la Barbe bleue» dégoûte les femmes: il a une barbe bleue qui le rend laid et terrible et de surcroît il a déjà épousé plusieurs femmes, et on ne sait pas ce qu'elles sont devenues. Il propose à une voisine d'épouser une de ses deux filles, mais aucune des deux ne le souhaite. Finalement, l'une d'elles accepte grâce aux richesses de la Barbe Bleue.
Un mois après les noces, la Barbe bleue doit partir en voyage. Il confie à sa jeune épouse un trousseau de clefs ouvrant toutes les portes du château, mais il y a une petite pièce où elle ne doit entrer sous aucun prétexte. Curieuse, elle pénètre dans cette pièce et elle y découvre tous les corps des précédentes épouses, accrochés au mur. Effrayée, elle laisse tomber la clef, qui se tache de sang. Elle essaye d'effacer la tache, mais le sang ne disparait pas car la clé est magique.
          La Barbe bleue revient en avance. Furieux d'avoir été trahi, il s'apprête à égorger sa femme, comme les précédentes. Comme elle attend la visite de ses deux frères, elle le supplie de lui laisser assez de temps pour prier. Il lui donne un quart d'heure et elle monte dans une tour, avec sa sœur, Anne, laquelle monte sur une partie élevée d'où elle cherche à voir si leurs frères, qui devaient leur rendre visite ce jour-là, arrivent. La femme demande à la sœur à plusieurs reprises si elle les voit arriver, mais elle répète qu'elle ne voit que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie. La Barbe bleue crie qu'il va monter pour la tuer. Finalement elles voient les frères approcher.
          La Barbe bleue est sur le point de tuer sa femme avec un coutelas, et la tient par ses cheveux, quand les frères arrivent, et le tuent à coups d'épée. Elle hérite de tout, aide sa sœur à se marier et ses frères à avancer dans leurs carrières militaires, et elle-même épouse un honnête homme qui la rend heureuse.

La Belle au bois dormant

Résumé

            À l'occasion du baptême de la princesse, le roi et la reine organisent une fête somptueuse, invitant famille, amis et fées marraines bienveillantes de l'enfant. Chacune d'elles offre un don à la princesse : beauté, grâce, etc. Brusquement une vieille fée, qui n'a pas été invitée, se présente et lance à la princesse un charme mortel : la princesse se piquera le doigt sur un fuseau et en mourra. Heureusement, une des fées marraines peut atténuer la malédiction : « au lieu d'en mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d'un Roi viendra la réveiller ».
            Pour protéger sa fille, le roi fait immédiatement interdire de filer au fuseau ou d'avoir un fuseau sous peine de mort. Pourtant, vers ses quinze ans, dans une partie reculée du château, la princesse découvre une vieille fileuse qui ne connait pas l'interdiction. La princesse se pique au fuseau et s'endort pour cent ans.
            Cependant, le conte de Perrault ne s'arrête pas au réveil de la princesse et à son mariage avec le prince. Pendant deux ans, celui-ci cache son mariage à ses propres parents avant d'amener la princesse et ses deux enfants (la petite Aurore et le petit Jour) dans le château de sa mère, qui est une reine ogresse, puis part pour la guerre. Pendant ce temps, la reine décide de faire dévorer la princesse et les deux enfants. Mais le maître d'hôtel du roi les remplace par une biche, un agneau et un chevreau pour tromper la méchante reine. Mais la reine finit pas découvrir le subterfuge et s'apprête à se débarrasser de la princesse et de ses enfants. Confondue in extremis au retour de son fils, la reine se jette elle-même dans une cuve et finit dévorée par les serpents et les vipères qu'elle y avait fait mettre à l'intention de sa bru et ses petits-enfants.

Le Petit Poucet

          Misère et famine règnent sur le pays. Un bûcheron et sa femme n'ont plus de quoi nourrir leurs sept garçons. Un soir, alors que les enfants dorment, les parents se résignent, la mort dans l’âme, à les perdre dans la forêt. Heureusement, le benjamin de la fratrie, surnommé Petit Poucet en raison de sa petite taille, espionne la conversation. Prévoyant, il se munit de petits cailloux blancs qu'il laissera tomber un à un derrière afin que lui et ses frères puissent retrouver leur chemin. Le lendemain, le père met son sinistre plan à exécution. Mais le Petit Poucet et ses frères regagnent vite leur logis grâce aux cailloux semés en chemin. Les parents sont heureux de les revoir car entre-temps, le seigneur du village avait enfin remboursé aux bûcherons l’argent qu’il leur devait. Mais ce bonheur ne dure que le temps de cette prospérité éphémère.
          Lorsqu’ils se retrouvent dans la précarité première, les parents décident à nouveau d'abandonner leurs sept enfants dans la forêt. Ils s'assurent d'enfermer le Petit Poucet afin qu'il ne puisse pas ramasser des cailloux. C'est ainsi que lui et ses frères se retrouvent perdus dans la forêt. Ils arrivent alors devant une chaumière et demandent à y loger. La femme habitant en cette maison essaie de les persuader de ne pas entrer puisque son mari est un ogre qui mange les petits enfants. Mais les sept frères, préférant l'ogre aux loups de la forêt, insistent pour y entrer. Le soir venu, la femme les cache dans un lit mais son ogre de mari a vite fait de découvrir la cachette des jeunes enfants. Elle réussit toutefois à le convaincre de remettre au lendemain son festin.
          Les petits sont ainsi couchés dans un lit et Poucet échange leurs bonnets contre les couronnes d'or des sept filles de l'ogre, dans l’éventualité où l’ogre exécuterait son forfait pendant leur sommeil. L'ogre entre dans la chambre pendant la nuit, et croyant que ce sont les sept garçons, tue ses sept filles. Les petits s'enfuient et l'ogre fou de rage part à leur recherche en enfilant ses bottes des sept lieues. Fatigué, il s’assied sur la pierre sous laquelle les enfants se sont cachés. Le Petit Poucet convainc ses frères de rentrer à leur maison tandis qu'il enfile les bottes des sept lieues et court jusqu'à la chaumière de l'ogre. Il dit à sa femme que des brigands ont fait prisonnier son mari, qu'ils réclament une rançon, et que son mari l'a chargé de venir récupérer toute sa fortune ; pour mieux la convaincre, il dit qu'il lui a même prêté ses bottes pour aller plus vite.
          Le Petit Poucet rentre ainsi, riche, chez ses parents qui l’accueillent avec joie et soulagement.


http://clpav.fr/perrault.htm 

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